Cours de psychologie

La salle de psychologie n'a pas changé depuis que je l'ai quittée, il y a 3 ans maintenant. Il y a toujours ces horribles affiches bbien moches que ma prédécesseuse, madame Jaduelle, avait posé en arrivant, il y a 43 ans :humhum: . Je pose mon sac sur le bureau, déballe tout mon petit bazar et je commence à détacher ces horreurs en attendant qu'une âme perdue (ou un élève, pourquoi pas) débarque pour assister au cours qui est censé commencer dans une dizaine de minutes.

Plantée en plein milieu du couloir, je réfléchissais intensément.

* Nan. C'est incroyable. Tu dérailles ma pauvre Célia. C'est un sosie. Non, ca peut pas être un sosie. La copie conforme n'existe pas. Qu'est ce que c'est que cette histoire ? *

Le sosie entre dans la salle de psychologie, je le vois poser son sac sur le bureau, et je jette un coup d'oeil sur la plaque fixée sur la porte... et là...

Salle C 106 - PSYCHOLOGIE
Mlle JADUELLE
M. Georgeson-Winther

... je commence à comprendre... je pousse la porte et je lance ma petite réplique

"T'es vraiment un petit cachottier toi alors !"

:boxe: Halàlàlà, foutues affiches, mais elle était complètement givrée la mère Jaduelle...
La corbeille à mes pieds est emplie de ces posters des années 1880 (l'un d'entre eux cherche à expliquer ce qu'il se passait dans la tête de Jack l'Eventreur quand il découpait ses victimes), des vraies horreurs qui racontent tout et n'importe quoi sauf ce que l'on est tenu d'enseigner aujourd'hui.

Je suis donc debout, sur une chaise, sur la pointe des pieds, dans le but d'attraper le poster le plus haut, quand une voix ironique me lance :

"T'es vraiment un petit cachottier toi alors !"

Je manque me casser la gueule de ma chaise en me retournant. Je reconnais la petite silhouette qui se tient là, appuyée contre la battant de la porte. J'arrive à peine qu'elle m'a déjà retrouvé.

"Hey, miss Kominsky !"

En 3 ans elle n'a pas changé, je retrouve cette fille avec qui on a fait des tonnes de conneries... tout à coup me revient dans la tête cette scène : je les revois, Célia à ma droite, Tony à ma gauche, Laure en face de moi, nous quatre en train de...démonter la porte de la cantine (si, si). J'évoque ce souvenir à Célia et, très vite, on se retrouve là, en plein milieu de la salle de cours, pliés de rire...

24 heures de colle juste pour avoir "kidnappé" la porte de la cantine, j'avoue c'était fort :bravo:

Enfin bref. C'est pas tout, ca mais maintenant que j'ai retrouvé mon souffle, j'vais peut-être laisser le monsieur décoller ses posters et aller faire un tour...

"Bon, moi j'y vais. Fais pas de conneries pendant que j'ai le dos tourné, hein m'sieur ? Sinon j'en connais une qui va pas être contente quand je lui dirai"

La réplique ne se fait pas attendre :
"Moi ? mais je ne fais jamais de bêtises. Irréprochable, que je suis ! Na. Par contre toi fais gaffe, parce que maintenant, dans cette salle, l'autorité c'est moi. Alors si tu veux faire n'importe quoi, c'est de l'autre côté de la porte..."

"Raison de plus pour que je sorte alors :glousement: "

Sur ces mots, je quitte la salle, l'âme en joie, me dirigeant vers ma chambre. Je ne sais pas qui est dans la salle de musique devant laquelle je passe, mais ils sont pas en train de préparer un concert, ca c'est sûr :laclasse: . J'hésite à faire une vacherie, par exemple m'approcher de la porte et crier "AU FEU !!"... non, franchement non.

* Mais comment je peux penser ça ? -_-' *

Bon bin au moins, ca me fera quelque chose à écrire.

[ Vers la chambre de Célia ]